Après qu’elle ait été reportée sine die dans le sillage des événements de Gao du 12 juillet 2016, la mise en place des autorités intérimaires n’est toujours pas à l’ordre du jour. Dans un entretien qu’il nous a accordé en marge de l’atelier régional sur les autorités intérimaires, tenu ce 16 août 2016 au Gouvernorat du District, le ministre de la Décentralisation et de la Reforme de l’Etat explique pourquoi. Aussi, Mohamed Ag Erlaf se prononce-t-il sur l’opportunité de l’installation desdites autorités dans la perspective du renouvellement des conseils municipaux, consécutivement aux élections communales prévues dans 3 mois. Nous vous proposons l’interview.Le Prétoire: Parlez-nous de l’objectif de ces ateliers régionaux
Mohamed Ag Erlaf: L’objectif de l’atelier de Bamako, comme ceux qui se sont déroulés dans les autres régions du Mali sauf Kidal, c’est d’informer et de sensibiliser les populations sur le contenu et le domaine d’application de la loi portant création des autorités intérimaires, ainsi que son décret d’application.
Initialement prévue pour le 15 juillet dernier, la mise en place des autorités intérimaires avait été reportée à une date ultérieure suite aux événements de Gao. A ce jour, y a-t-il un nouveau calendrier pour l’installation desdites autorités ?
La mise en place des autorités intérimaires doit se faire quand les conditions de sécurité optimale seront réunies. Ces conditions ne sont pas réunies, notamment dans la région de Kidal. Le gouvernement s’atèle à la tâche pour que, dans les meilleurs délais, on puisse le faire sur l’ensemble du territoire et là où cela sera nécessaire.
Je ne vous apprends rien en disant que le bruit auquel il nous est donné d’assister est dû en grande partie à un déficit de communication. Estimez-vous que la série d’ateliers que votre Département est en train de mener dans les régions est suffisante pour que les populations adhèrent enfin à la mise en place des autorités intérimaires?
Vous avez remarqué vous-mêmes que beaucoup de gens ont compris aujourd’hui la différence entre autorité intérimaire et délégation spéciale. Ils ont aussi compris quelles sont les motivations qui ont amené le gouvernement à insérer ce nouveau concept dans notre ordonnancement juridique. Nous attendons beaucoup de cet atelier en ce sens que le public est beaucoup plus large et il est divers dans sa compréhension des problèmes. J’ai trouvé les questions intéressantes, ainsi que les réponses, parce que chaque réponse, souvent, a enclenché un autre débat sur un autre concept. Et la communication, de façon générale, était très bonne. J’espère que ceux-là qui ont eu la chance de participer à ces ateliers proprement dits vont servir de relais.
Sachant que les élections communales auront lieu le 20 novembre prochain, quelle est donc l’opportunité de la mise en place des autorités intérimaires si celles-ci doivent remplacer les conseils communaux qui ne fonctionnent pas normalement ?
Les autorités intérimaires de communes, peut être que nous n’aurons pas besoin de les mettre en place. Mais, tant que la date des élections régionales n’est pas fixée, on sera obligé de mettre en place les autorités intérimaires dans les régions.
Propos recueillis par Bakary SOGODOGO